


Publié le 07 Août 2023
Illustrons ceci avec l'exemple d'un appartement tout électrique, doté d'une isolation performante, mais situé dans une configuration peu avantageuse. Typiquement, il s'agit de l'appartement en dernier étage, déjà bien isolé aux murs et aux plafonds, mais se classant légèrement au-dessus de la classe G en termes de performance énergétique. Dans ce cas, l'installation d'une Pompe à Chaleur (PAC) pose problème, car cela nécessiterait des modifications structurelles sur la façade. La solution repose alors sur le remplacement des émetteurs de chaleur, en particulier en ajustant la régulation thermique.
L'intégration d'émetteurs thermiques à haute efficacité énergétique (NFC) peut entraîner un gain de 2 à 3 %, l'ajout d'un détecteur de présence peut apporter encore 2 à 3 % supplémentaires, tandis qu'une programmation individuelle permet un gain de 1 % à 4 %. Cumulés, ces ajustements aboutissent à environ 7 à 8 % d'amélioration. Bien que cela puisse sembler modeste, lorsque les coûts de chauffage constituent la majeure partie de la consommation énergétique, en particulier si l'appartement est équipé d'anciens convecteurs ou de convecteurs récents mais non classés, une simple mise à niveau vers des appareils certifiés 3 étoiles NF, équipés d'une programmation et d'un détecteur de présence, peut permettre de monter d'une catégorie de performance. Cette réalité est souvent méconnue, et bon nombre d'appartements urbains se trouvent dans cette situation. En fait, l'installation d'appareils NF 3 étoiles, assortis d'une platine de programmation et d'un détecteur de présence, peut offrir une amélioration d'environ une trentaine de points.
Actuellement, les magasins de bricolage et les grandes surfaces proposent encore des émetteurs non certifiés, équipés de thermostats basiques sans programmation ni détection. Cependant, il est aussi possible de trouver des radiateurs électriques sans accumulation avec des fonctionnalités de programmation et de détection de présence, à un coût abordable. Au cours des deux derniers mois, j'ai observé plusieurs appartements équipés de ces mêmes appareils. Ils sont dotés de détecteurs de présence, de platines de programmation et sont certifiés NF. C'est un aspect auquel on ne pense pas forcément.
Passons maintenant aux chaudières à gaz, avec un gain potentiel de 10 à 12 %. En remplaçant une chaudière standard de 2010 par une chaudière à condensation et en adaptant les radiateurs pour qu'ils soient plus grands et conformes aux normes, il est possible de réaliser une économie de chauffage de l'ordre de 15 %. Bien que cela ne se traduise pas par une réduction majeure de la consommation globale, cela pourrait se traduire par une amélioration de 10 à 12 % sur l'étiquette de performance énergétique. Ceci est valable même pour les chaudières relativement récentes. Si la chaudière date de 2010, son remplacement peut sembler moins évident, mais il pourrait être tout de même avantageux.
En ce qui concerne la production d'eau chaude sanitaire (ECS), différentes approches sont possibles. Les systèmes sans accumulation sont préférables, mais leur mise en place n'est pas toujours faisable, sauf dans les régions plus chaudes. Cependant, il est important de prendre en compte les besoins en puissance. L'installation d'un chauffe-eau instantané avec une puissance de 6 ou 9 kW pourrait sembler attrayante, mais dans les régions froides, il faudrait au moins 17 kW, voire 12 kW dans les régions plus chaudes, pour garantir une utilisation confortable. Opter pour un ballon à semi-accumulation de moins de 70 litres peut être une solution intermédiaire. Bien que ces réservoirs de 65 litres ne soient pas certifiés NF, des simulations ont montré que, comparativement à un modèle de 90 litres certifié NF, le modèle de 65 litres non certifié peut s'avérer plus économe en énergie.
Les menuiseries ont également un rôle crucial. Un simple double vitrage de 14 millimètres sans gaz argon, sans filtre infrarouge et sans précision sur l'année de construction, peut afficher un coefficient de 3. En revanche, un double vitrage de 16 millimètres, plus récent, avec argon et filtre infrarouge, peut atteindre un coefficient de 1,6. Cela signifie que le passage à un double vitrage moderne pourrait diviser par deux les pertes énergétiques. Par conséquent, lorsqu'une étiquette de DPE indique que les portes et les fenêtres représentent une part importante des pertes thermiques, il est recommandé de commencer par améliorer l'efficacité des fenêtres.
En ce qui concerne les murs, l'isolation joue un rôle crucial. Par exemple, un mur interne non isolé dans un appartement à étage intermédiaire peut être responsable de pertes thermiques considérables. En isolant ce mur, les pertes peuvent être divisées par six par rapport à un mur non isolé. De plus, il est important de choisir un isolant adéquat. Bien que certains propriétaires puissent hésiter à isoler davantage pour ne pas perdre de surface, l'efficacité énergétique globale d'un appartement peut être grandement améliorée en isolant correctement les murs.
En somme, ces exemples illustrent comment de petits ajustements et améliorations peuvent avoir un impact significatif sur la performance énergétique d'un logement. L'attention portée aux détails, aux équipements et aux installations peut mener à des gains notables en termes d'efficacité énergétique, et ces gains peuvent être cumulatifs pour produire des résultats significatifs.